Introduction au mémoire de:
Eva OSTROWSKA
Au commencement est l’expression d’un besoin viscéral: celui de remplir le vide.
Une nécessité organique. Un malaise qui doit absolument jaillir du corps pour combler un autre corps. Lorsque le mâle humain jette sa semence d’environ 800 millions de spermatozoïdes à l’ovule, il se décharge. Il comble. Il remplit. Peu importe le succès. La libération se trouve dans le geste. L’homme libère le feu profond qui siège en ses entrailles.
Le désir primitif de combler s’exprime à travers toute mon oeuvre. La pulsion de compensation devient l’esthétique de compensation. Compenser par l’acte artistique dans le but de réparer un acte douloureux ou mauvais qui a été commis. Mon art part d’une régression dans le passé, du point de départ où l’action s’est trouvée déséquilibrée, et propose une réparation par le biais artistique. Le corps tout entier devient l’outil réparateur d’une interprétation somatique. Le Soma. En sanskrit Soma désigne l’élixir de vie. Dans l’hindouisme et dans la mythologie grecque le soma, (ou l’ambroisie) est la boisson qui donne l’immortalité aux Dieux.
Et un, et deux, et trois, sautez ! Dans le vide de Klein. Bienvenue dans la réparation des karmas. A nous l’introspection, la performance, la poésie, le slam. Tout existe à l’intérieur et à l’extérieur du corps contenant. Nous parlerons de la vie mais aussi de la mort, ou plutôt des morts et de la réparation de leurs karmas. Tout cela me donne envie d’inventer des mots et de voyager avec eux. La « karma-thérapie » ou peut-être la
« soma-karma » me plaisent. Mes oreilles sensibles sont transportées vers un nouvel espace, vers un intervalle entre deux mondes, vers une transition.
En parlant de transition, je me pose la question « To Care or not to Care?». J’imagine alors le regard interloqué de William Shakespeare. Que vient faire ici cette expression? Quel est ce besoin constant de réparer ou de ne pas réparer à travers l’art ?
Toute mon œuvre artistique est un art qui répare. Mais répare-t-il vraiment? D’un point de vue ascétique,pur, voir quasi-théologique, oui il répare. Mais nous verrons qu’il semble plus approprié de confronter la voyance à la notion de parasite. Plus particulièrement au parasite Protozaire Toxoplasma gondii qui s’infiltre insinueusement dans le cerveau de ses victimes pour y influer sa volonté. Un parasite peut-il donc soigner l’être humain? C’est la question à laquelle nous allons tenter d’apporter une réponse durant toute notre étude.